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Mes textes sur la famille de Ziad
Une fratrie ordinaire, dans une famille ordinaire, d’un quartier ordinaire, qui n'ont pas été réductibles à leur avatar sociologique, et je leur devrai cela toute ma vie…
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Nabil (né en 1974), chef de l'inspection des souks à la municipalité de Taez, décédé le 31 décembre 2006. | Ziad (né en 1979), expert-comptable et contrôleur financier, héros de mon premier travail, puis derviche. | Yazid (né en 1982), chauffeur, mécanicien et serveur, puis shérif de Hawdh al-Ashraf. |
Textes
récents : (plutôt courts) |
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Nabil et
moi (29 septembre 2003) |
Une
nouvelle alliance (2008) |
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Textes
académiques : « Le miel sur le rasoir. Une ethnographie du jeu et du fantasme dans la sociabilité masculine de l’urbanisation yéménite » (candidature Prix Michel Seurat du CNRS, 2008) - sur la famille de Ziad, voir les notes de bas de page. |
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« Un fil d'Ariane ethnographique. Homosexualité et réflexivité d'enquête au Yémen »(colloque EHESS, novembre 2010) | « Le
“Za’im” et les frères du quartier. Une ethnographie du
vide » (Maîtrise d'anthropologie, 2004) « Zaïd, Za'im al-hara : analyse sociologique d'un charisme de quartier » (Article, 2005) |
« L'expédition
à Hammam Kresh. Une ethnographie de la miséricorde » (séminaires ENS et EHESS, printemps 2010) |
« L'ethnologue
et
les trois frères de Taez, ou la chute des figures
charismatiques urbaines dans le Yémen des années 2000 »
(colloque et séminaires, 2012) |
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![]() Sur Waddah, le cousin de Sanaa : |
Pour moi, le basculement a eu lieu bien avant la guerre (2015), et bien avant la révolution (2011) : en 2007, quand j’ai appris la mort de Nabil, quand Ziad a été interné parce qu’il refusait de reprendre son poste, et Yazid s’est retrouvé seul en charge de sa famille. Ziad avait été le personnage principal de ma maîtrise quatre ans plus tôt (2003), et en 2007 je suis en deuxième année de thèse. Mon sujet, centré sur la dimension homoérotique de la sociabilité masculine, me permet de croiser une problématique d’histoire sociale (rapports ville/campagne, migrations) avec une problématique méthodologique (position spécifique de l’observateur occidental). Quand le malheur frappe la famille de Ziad, j’ai l’intuition d’avoir une part de responsabilité, que je suis bien en peine de définir avec mon analyse jusque là. Je décide de me convertir à l’islam - car j’ai besoin de changer radicalement de posture - et de relever ce défi : assumer cette responsabilité que je m’apprête à découvrir. Les années suivantes, plus je progresse dans l’analyse, plus je réalise que je suis bel et bien responsable, et que la société yéménite l’a toujours su. Or paradoxalement, plus cette responsabilité devient objective, plus il devient difficile de négocier sa reconnaissance par l’institution. En 2013, rendu quasiment fou par les sciences sociales, je finis par jeter l'éponge, laissant le Yémen aller vers son destin.
Celui qui a dormi dans la caverne du lion