L’épisode du chauffeur de car au Yémen était conçu, bien évidemment, pour me tourner en dérision moi-même, ma propre « islamophobie », tout en insérant cette dernière dans une histoire. Je crois comprendre que cette ironie rétrospective est ce qui vous a le plus gêné.
Quant à l’exhibitionnisme, si vous me permettez de citer un martyr de la Résistance, Marc Bloch disait : « Un témoin a besoin d’un état civil ». Très franchement, mon exhibitionnisme n’a jamais été au-delà du stricte nécessaire, afin de contextualiser convenablement mes observations dans la société yéménite. Il est vrai que j’ai encore du mal à rentrer dans le rang, à revenir à l’anonymat antérieur, après cette expérience de plus d’une dizaine d’années. Je comprends que cela puisse surprendre, si vous prenez l’histoire en route.
Merci en tous cas pour cette réaction tranchée. Ça réveille !
Marc Bloch, L’étrange défaite (1940) :
« Je n’écris pas ici mes souvenirs. Les petites aventures personnelles d’un soldat, parmi beaucoup, importent, en ce moment, assez peu et nous avons d’autres soucis que de rechercher le chatouillement du pittoresque ou de l’humour. Mais un témoin a besoin d’un état civil. Avant même de faire le point de ce que j’ai pu voir, il convient de dire avec quels yeux je l’ai vu. »
De l’exhibitionnisme surtout, de vos textes qui ne sont sacrés que pour vous ou pour le personnage de votre mauvais récit, sans les citer directement; afin de ne pas vous exposer à une quelconque polémique. Ce qui nuirait à votre propos.
Votre énoncé, lourd, ne s'en tire pas avec ce genre d'échappatoire : "Je suis en colère contre le chauffeur, qui a mis une cassette du Coran."... au Yémen !... Quand vous le balbutiez dans le TGV en France ("ma méthode L’arabe en 90 leçons")...
Tout est à l'avenant.