Taez et les contradictions de l'ordre postcolonial

logo montrant Taez sur la ligne de front, et le détroit de Bab el-Mandeb.

Taez.fr

Pour dénouer la société française,
penser le Moyen-Orient sous l’angle de l’intelligence et de la plasticité.
 
vue de Taez

Capitale yéménite des ressources humaines

Ville centrale de l'histoire du Yémen moderne, peuplée d'environ un million d’habitants avant la guerre, Taez est située à 1400 mètres d’altitude, au coeur d’une région fertile arrosée par les moussons.

Taez a servi de réservoir de main d’oeuvre au port d’Aden, ancienne colonie britannique de 1838 à 1967. Souvent discriminés dans leur propre pays, les Taezis ont investi l’éducation supérieure et se sont exilés dans le monde entier, en particulier dans les pays du Golfe, où ils sont souvent employés comme cadres.

Bien sûr, les Taezis ont toujours étés les partenaires privilégiés de l’expertise étrangère sur le pays, assistant les visiteurs occidentaux comme journalistes, traducteurs, fondateurs d’ONG - notamment pour approcher les régions tribales des Hauts Plateaux (autour de Sanaa). Les Taezis ont tellement servi de lunettes, on ne les voyait simplement plus.

Mais voilà qu'en 2011, Taez prend la tête du Printemps Yéménite : un soulèvement pacifique et démocratique, qui rallie à lui l'ensemble des tribus yéménites.

Livrée à la destruction

En 2015, après l'enlisement d'une transition politique sous tutelle internationale, le Yémen bascule finalement dans une guerre régionale, liée à la proximité de Bab el-Mandeb (détroit stratégique pour l’économie mondiale).

Globe situant le Yemen

Dès les premières semaines du conflit, Taez s'impose comme la ville qu'aucune des deux parties ne peut perdre… et qu'aucune ne veut vraiment gagner. Traversée par une ligne de front, elle est soumise au blocus et aux bombardements des rebelles Houthis, mais soutenue au strict minimum par le camps pro-occidental.

Taez est livrée à la destruction depuis six ans, sans que personne ne s'émeuve de cette situation, trop intimement liée aux contradictions de l'ordre post-colonial.

Une citoyenneté silencieuse

Ce paradoxe évoque fortement la situation en France, où les discours publics atteignent une virulence inédite, que ce soit pour cibler l'islam ou pour dénoncer l'islamophobie. Pendant ce temps, au coeur de nos entreprises et de nos institutions, une citoyenneté silencieuse survit malgré tout, solidaire de notre avenir.

L’association Taez.fr [en projet…] s'efforce d'élever la conscience systémique de la société française, quant à l'intrication étroite entre la situation au Moyen-Orient et son malaise actuel. Elle développe des clés de compréhension alternatives et multi-situées, fondées notamment sur la cybernétique (science des rétroactions), l’histoire des idées, l’anthropologie des structures monothéistes. Elle les promeut à travers des interventions de médiation, de formation et de conseil, dans les entreprises et les institutions, pour élever la conscience systémique et valoriser les contributions laïques ordinaires.


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