Vincent Planel

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Formé initialement en physique (1998-2002), ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure (2000-2005), ma passion pour la langue arabe m’a conduit à me reconvertir aux sciences sociales peu après les attentats du 11 septembre 2001. De 2003 à 2013, j’ai tenté de construire une anthropologie symétrique et réflexive de la société yéménite, selon une démarche reconnue en 2009 par le Prix Michel Seurat du CNRS. J’ai été contraint d’abandonner ce travail deux ans après l’année 2011, l’irruption des Printemps Arabes ayant focalisé la recherche sur des enjeux de court terme. La ville de Taez, qui représentait toute ma vie d’adulte, est aujourd’hui la ville martyr du conflit yéménite.

Début 2014, pour prendre un nouveau départ à l’âge de 33 ans, j’ai décidé de m’installer à Sète. J’ai fait le pari que j’allais pouvoir retrouver ici toutes les émotions qui faisaient ma vie au Yémen - la gentillesse, la grandeur d'âme et la fraternité - comme toutes les questions fondamentales que cette société m’avait permis de poser. Après avoir travaillé un temps comme prof de maths, je me suis formé sur la laïcité en 2017 à la Fac de Droit de Montpellier. Je poursuis aujourd’hui ma reconversion comme anthropologue indépendant, tout en continuant d’écrire sur le Yémen.

Sète est bien devenue ma base arrière, et je comprends mieux pourquoi aujourd’hui. Je pense que cette ville, comme toute la région, est hantée par l’expérience du rapatriement d’Afrique du Nord. Beaucoup d’Espagnols et d’Italiens, avant de devenir des soi-disant « Sétois de souche », étaient passés par l’Algérie française, attirés par les opportunités économiques. Tout comme de nombreux Rifains, qui se sont repliés à Sète exactement dans les mêmes conditions, et qui sont aujourd’hui considérés comme « Marocains ». Paradoxalement, la Décolonisation a rendu impensable l’histoire que nous avons en commun.

Je rêve d’une ville dont tous les enfants sauraient pourquoi ils sont là, et seraient ainsi capables d’écouter l’histoire de leur voisin… plutôt que de se lancer entre « Sétois de souche » et « Sétois de coeur » dans une surenchère d’exhibition qui désespère les « Sétois de rien », comme une partie grandissante de nos concitoyens.

Engagé dans l’Alternative Sétoise - via le mouvement Gilet Jaune - depuis sa (re)fondation en juin 2019, j’ai toute confiance en Véronique Calueba pour mener à bon port ce sursaut d’intelligence collective, qui a déjà prouvé sa capacité à surmonter les clivages traditionnels.

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